L’Ergot

Vingt ans… Toutes mes dents !

Je suis née un 5 mars. Il y a vingt ans déjà. Je suis une grande fille aujourd’hui. Mon signe du zodiaque est le Poisson m’a-t-on dit. Je ne sais pas si cela détermine mon caractère. En tout cas, je suis sûre d’être née sous une bonne étoile. Il faut dire que j’ai eu des parents et des parrains de qualité. Qui m’ont faite ce que je suis aujourd’hui. Je ne veux pas me vanter mais je trouve que j’ai fière allure, pas vous ?

Je me suis replongée dans la presse régionale parue le jour de ma venue au monde. C’est drôle – façon de parler -, certaines choses semblent ne pas avoir changé. Les entreprises se formaient à Internet et parlaient sécurité des données. On organisait un colloque sur la violence à l’école et les riverains de la place des Bons Enfants, à Bourg, se plaignaient de la délinquance et de la montée des incivilités. Je n’aurais pas vu la date sur le journal, j’aurais cru que c’était l’édition du jour.

On se préparait déjà activement au passage à l’euro. C’était notre monnaie depuis un peu plus de deux ans mais on n’avait pas encore les pièces et les billets dans nos poches. Ce serait chose faite au 1er janvier suivant.
On allait voter le week-end d’après pour le premier tour des municipales et des départementales, pour les cantons renouvelés.

Sur le plan international, attentats à Londres ou à Tel Aviv, et nos voisins suisses votaient “non” à l’entrée dans l’Union Européenne.

Heureusement, j’ai aussi trouvé des nouvelles plus légères qui m’ont remonté le moral. Étrez se préparait à la Nuit des Chouettes. Saint-Trivier-de-Courtes, accompagnée de quelques communes de Saône-et-Loire, demandait l’extension à son territoire de l’AOC Morbier. Je crois qu’ils n’ont pas eu gain de cause, mais ils ont essayé.

On parlait sport aussi, bien sûr. Le basket était à l’honneur avec la Jeunesse Laïque. Le sélectionneur national était interviewé et félicitait le club pour son parcours. L’USB espérait « une fin de championnat époustouflante ». Lionel Nallet, parti à Bourgoin, mais formé par le club était paraît-il dans « la lorgnette de Laporte ». Les connaisseurs savent la carrière qu’il a menée par la suite. Le FC Bourg Péronnas visait la montée en National – ce fut chose faite deux ans plus tard – et le Vélo Club Bressan en Nationale 2.

Sur le plan culturel, on parlait Histoire pour découvrir Jacques Anthelme Augerd, avocat et premier maire perpétuel de Bourg. Ça ne date pas d’hier. C’était en 1692. Louis XIV avait décidé de nommer des représentants directs dans toutes les villes. Bourg ne faisait pas exception. Jacques Anthelme resta en fonction trente ans. Plus facile quand il n’y a pas d’élections.

Au cinéma, on passait Un crime au Paradis de Jean Becker, avec Jacques Villeret et Josiane Balasko. Si je me souviens bien, ça ne se passait pas très loin d’ici, de l’autre côté de la Saône.

À la télé, si l’on n’était pas abonné à l’un des opérateurs du câble, on avait droit à six chaînes, dont une cryptée. Ce 5 mars, c’était un lundi, chacune diffusait un film en première partie de soirée. Aucun qui n’ait laissé de traces profondes dans ma mémoire. Un peu plus tard, on avait le choix entre la santé – les dents -, la politique – les élections municipales à Lyon – et le divertissement – de Gérard Depardieu à Nana Mouskouri en passant par Francis Perrin.

Rien n’a changé. Tout a changé. Cette époque pas si lointaine connaissait déjà bon nombre de préoccupations qui sont encore d’actualité. Mais aussi, que d’évolutions, notamment technologiques, inimaginables il y a vingt ans. Bonnes ou mauvaises ? Selon l’usage que l’on en fait, c’est un poncif. Le smartphone, les réseaux sociaux, le séquençage du génome humain, et bien d’autres choses encore ont profondément impacté notre vie quotidienne. Il faut se renouveler pour ne pas devenir obsolète.

Comme je le disais au début de cet article, j’ai été bien accompagnée tout au long de ces années et j’ai pu rester dans l’air du temps sans renier mes racines.

Aujourd’hui, je suis heureuse parce qu’on va bientôt fêter mon anniversaire. Le mercredi 27 octobre plus précisément. Avec un peu de retard mais les contraintes sanitaires n’ont pas permis d’organiser cela plus tôt.
Je dis un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenue tout au long de ces vingt ans de bonheur partagé avec la Bresse qui entreprend, qui travaille, qui crée, qui se souvient.

Grâce à vous, je suis gonflée à bloc, prête à profiter pleinement des vingt prochaines années.
Ah ! J’allais oublier. Je suis l’Académie de la Bresse. Mais vous m’aviez reconnue bien sûr. Vous pouvez me souhaiter un bon anniversaire sur Facebook ou Tweeter. Ça me fera plaisir. Et si vous voulez devenir mon ami(e), ou simplement découvrir qui je suis vraiment, restez encore un peu sur le site www.academiedelabresse.fr après la lecture de ce billet.