L’Ergot

Rentrée, rentrez, rentrons

Après quelques mois de flemme assumée, me voilà de retour, chers lecteurs, car j’ose espérer qu’il en subsiste quelques-uns. Même en retraite, il faut s’accorder des périodes de repos. Un peu provocateur, je le concède, mais comment justifier autrement cette période d’absence ?

Comme on dit, ça, c’est fait. Abordons notre véritable sujet : la rentrée.

Notre Académie reprend, elle aussi, ses activités et les Académiciens comptent bien vous offrir quelques événements d’importance en cette nouvelle saison. Nous réunissons nos partenaires courant septembre car nous souhaitons les remercier pour leur soutien et leur fidélité qui nous permettent les actions de promotion de notre territoire que vous connaissez.

Nous n’oublions pas nos Amis de l’Académie dont la présence renouvelée à nos côtés nous encourage à poursuivre nos actions. Ils seront conviés à nos manifestations comme à l’habitude.
La grande soirée des Bressans de l’année est le point d’orgue de notre engagement envers notre région et celles et ceux qui la font vivre. Vous la retrouverez bien sûr début 2024.

Le 1er décembre 2023, nous organisons notre soirée grande Soirée Dédicaces dans les Salons de la Préfecture de l’Ain. Vous y retrouverez des auteurs connus – ce sera la surprise -, d’autres qui le sont moins, des surprises peut-être également, bonnes nous l’espérons.

D’autres événements viendront jalonner cette saison 2023-2024, dont nous aurons l’occasion de parler ultérieurement sur notre site ou sur les réseaux.

La rentrée n’est pas seulement celle de l’Académie et vous tous qui me lisez entamez certainement une nouvelle phase de votre vie professionnelle, associative, ou personnelle après la traditionnelle trêve des vacances scolaires. Car s’il y a “rentrée”, c’est qu’il y a eu précédemment une première entrée puis une sortie. On pourrait d’ailleurs se poser la question de quand a eu lieu la toute première entrée, suivie logiquement de la première sortie avant la non moins première rentrée. Vous me suivez toujours ? L’histoire de la poule et de l’œuf. Quoi de plus pertinent en Bresse finalement ?

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Tiens, pour cette nouvelle saison, j’ai décidé d’innover. Pourquoi me contenter d’un seul sujet alors que l’actualité en propose plusieurs ? Et puis, d’abord, je fais ce que je veux.

Je suis récemment tombé sur un article de presse faisant état d’un possible éclatement de la Belgique, voire du rattachement de la Wallonie à la France. Même si le projet revient de façon sporadique sans jamais aboutir, du moins jusqu’à présent, mon esprit d’escalier m’a conduit à réfléchir à notre condition de Bressan. Notre Bresse n’est bien sûr pas la Belgique et loin de moi de rapprocher la situation de l’une et celle de l’autre. C’est plutôt l’histoire de notre territoire et ses conséquences actuelles qui sont réveillées par cette actualité.

Notre Bresse est aujourd’hui éclatée entre trois départements, je ne vous apprends rien. C’est la permanence de cette séparation qui m’interpelle. Une Bresse bourguignonne et une Bresse savoyarde se sont longtemps regardées en chien de faïence. Quand la Bourgogne fut rattachée au royaume de France, la situation perdura jusqu’à ce que ce bon roi Henri, celui de la poule au pot (il n’y a pas de hasard) traite avec le duc Charles Emmanuel et annexe les territoires savoyards à l’ouest du Rhône. C’était au tout début du XVIIème siècle. La Bresse fut alors unifiée au sein de la généralité de Bourgogne, à l’exception d’une toute petite partie qui restait Comtoise, donc terre d’Empire, notre Bresse jurassienne actuelle.

La situation perdura – je vous passe les détails – jusqu’à la Révolution et la création des départements. L’Ain intégrait l’ex-Bresse savoyarde, la Saône-et-Loire l’ex-Bresse bourguignonne et le Jura l’ex-Bresse comtoise.

Depuis, il est bien difficile de réunir ce territoire dont l’entité géographique ne correspond pas aux entités administratives. Pourtant, une cohérence économique existe dans ce territoire éclaté, à commencer par le poulet de Bresse qui bénéficie d’une AOP. Cohérence géographique aussi bien sûr, linguistique également même si des spécificités locales modulent ce qu’on appelle le patois bressan.

Vous me direz : mais où veut-il en venir ? Non, je ne revendique pas ici l’indépendance de la Bresse, rassurez-vous. Il s’agit simplement de mettre en avant la volonté de l’Académie d’être le promoteur de toute la Bresse, qu’elle soit aindinoise, jurassienne ou saône-et-loirienne. La présence conjointe des trois Présidents de Conseil Départemental lors de la soirée des Bressans de l’année de mars dernier s’en veut la preuve. On y avait distingué conjointement la volaille de Bresse.

Si on a pu entendre ici et là que notre Académie était trop centrée sur le sud du territoire, notre volonté affichée et nos actions présentes et futures démontrent et démontreront encore le contraire.

Cette période de rentrée, y compris scolaire, méritait d’être un peu “académique” pour défendre nos valeurs. Et comme disait l’autre, c’est bien de se mettre en valeur, mais c’est encore mieux d’en avoir.