L’Ergot

EN VRAC !

Nous revoilou ! Après quelques semaines d’absence pour cause de doigts de pieds en éventail sur une plage dont la densité de peuplement n’a d’équivalent que le métro parisien aux heures de pointe, ou de trek à dos de chameau dans le désert de Gobi, nous reprenons de l’activité. Quand je dis “nous”, j’y associe mon complice du forfait plus ou moins mensuel qu’est l’Ergot – salut Eric ! – mais aussi tous les membres actifs – y en a-t-il d’inactifs d’ailleurs ? De toute façon je ne citerai pas de nom, même sous la torture, ou alors si ça fait vraiment mal – de notre Académie.

Certains d’ailleurs ont anticipé ce retour pour préparer les premières manifestations de la saison 2022/2023 : la soirée des Amis et celle des Partenaires qui toutes deux se tiennent en septembre et en octobre.

Ça redémarre sur les chapeaux de roue ! Et bien sûr vous aurez le bonheur – nous faisons le nécessaire pour que cela en soit un – de retrouver nos rendez-vous annuels tout au long des prochains mois. A commencer par notre soirée Dédicaces en décembre et celle des Bressans de l’année dans les premiers mois de 2023. Et puis, vous n’êtes pas à l’abri de surprises, allez savoir !

Bon, c’est bien beau tout ça, on discute de choses et d’autres, c’est convivial mais pas très consistant ! Nous ne sommes pas à l’école et on ne va pas demander à chacun, votre serviteur en premier, de composer une rédaction sur le thème “Décrivez vos vacances en insistant sur un moment ou une activité que vous avez particulièrement aimés” ou quelque chose comme ça. D’abord parce que cela m’énervait déjà quand j’avais dix ans – de quoi gâcher mes vacances par avance -, que je ne suis probablement pas seul dans ce cas et que je n’ai pas changé d’avis sur la question depuis ces temps presque immémoriaux.

Hé ! Mine de rien, j’ai réussi à combler quelques espaces de cette feuille blanche en digressant à loisir.
J’avais envisagé de vous parler de la conjoncture. Vous avez remarqué, ce mot revient à la mode quand les choses ne vont pas aussi bien qu’on le souhaiterait. Il se suffit à lui-même pour indiquer que ça ne va pas. L’économie est en berne, c’est la conjoncture, comme si ça expliquait quoi que ce soit. Notre Bresse vit à l’unisson du reste du pays sur ce point, que dire de plus.

On va devoir probablement se serrer un peu la ceinture pour payer notre énergie devenue hors de prix, l’inflation grignote nos économies comme en des temps qu’on pensait révolus (les années 80, ce n’est pourtant pas la préhistoire). C’est une raison supplémentaire pour les Académiciens de se mettre en ordre de marche pour la promotion et la défense des atouts de notre “pays”. Il paraît que l’idéogramme chinois désignant la crise est composé de deux autres signifiant danger et opportunité. La peur n’évitant pas le danger, il est plus intéressant, me semble-t-il, de saisir, créer ou favoriser les opportunités.

Même si l’Académie n’est pas un acteur économique stricto sensu, elle se veut promoteur de talents, diffuseur de création, ambassadeur de la Bresse en mouvement. Nous ne cèderons donc pas à la morosité car la période que nous vivons nécessite pleinement l’investissement et l’implication de tous les Académiciens.

Finalement, j’ai un peu parlé de conjoncture, tout en insistant sur le fait que je n’allais pas en parler. Ça doit avoir un nom cet effet de style, non ? Qui a dit « oui, c’est de l’inconséquence » ? D’accord, je bats ma coulpe, comme on dit au confessionnal.

Il est temps, je pense, d’arrêter de parler pour ne rien dire, j’en entends même qui se demandent pourquoi j’ai commencé. Un peu de compassion que diable, c’est la rentrée, les neurones sont ankylosés, les idées cherchent désespérément un semblant d’ordre qu’elles ne trouvent pas forcément. Je ferai mieux la prochaine fois.

J’aurai quant à moi de la compassion pour mon ami Eric qui devra mettre son talent au service de ces mots jetés négligemment sur la page et trouver le trait de crayon adéquat. Et sans flatterie, je sais qu’il visera juste, dès qu’il se sera remis de son séjour dans le désert de Gobi. Ou était-ce les Gorges du Verdon ? Je ne sais plus, je confonds toujours.

Je finirai comme il se doit par une note optimiste. Hier après-midi, dans les rayons de mon supermarché favori, j’ai trouvé, devinez quoi, de la moutarde ! Je vous jure que je ne mens pas. Et comble de l’ironie, savez-vous d’où provient cette moutarde de Dijon ? D’Ukraine. Tout un symbole, non ?