Le photo-call de la soirée des Bressans de l’Année 2022 du jeudi 23 février 2023

©Pascal Lhermet

Après la médaille de bronze en vitesse par équipe obtenue aux Jeux Olympiques de Tokyo, notre Bressan Florian Grengbo est vite redescendu de son nuage pour se remettre en selle car il avait déclaré : « Il faut encore viser plus haut ! ».

Premier objectif atteint puisqu’il vient de décrocher une médaille d’argent aux Mondiaux de Roubaix. Emmené par Florian, Sébastien Vigier et Rayan Helal ont été battus de justesse en finale par les surpuissants Hollandais.

Désormais, viser plus haut, ce sont les Mondiaux 2022 à Saint-Quentin-en-Yvelines, puis, Paris 2024.

Né du métissage entre un papa centrafricain et une maman iséroise, Florian naît à Viriat au cœur de la Bresse. Mais, très vite, la roue de l’infortune tourne mal. Ses parents se séparent laissant un goût et des souvenirs amers au tout jeune gamin : « Avec ma mère et ma petite sœur, nous vivions en famille hébergée dans un centre à Bourg. Cette école de la vie très difficile m’a donné l’envie de me battre pour y arriver. » À l’âge de deux ans, son grand-père lui enlève les petites roues de son vélo. Florian y trouve instantanément un équilibre et, un peu plus tard, une vocation. À cinq ans, il est déjà licencié à l’École de Cyclisme de Bourg-en-Bresse où il s’adonne à toutes les discipline : jeux d’adresse, VTT, cyclo.

Sur la terre de Daniel Morelon

Sur route, son explosivité et sa puissance lui permettent très souvent de faire la différence lors du sprint final. Et dans la ville qui a vu naître Daniel Morelon, cela ne passe pas inaperçu. Faute de vélodrome à proximité, c’est à Genève qu’il fait, à treize ans, ses premiers tours de piste : « J’ai découvert un univers où tout me plaisait : les efforts brefs et intenses, la force centrifuge, se plaquer dans les virages à 40°. Lors de ma deuxième année, j’ai gagné tous les titres régionaux. »

Vélo et rêve brisés ?

A quinze ans, il passe la vitesse supérieure et remporte deux titres nationaux en sprint et en vitesse par équipe. Cette même année, il participe au Tour de l’Ain cycliste en catégorie cadet. Lors d’une étape, il chute en descente et brise son vélo. Sa maman n’a pas les moyens d’en acheter un autre. La fin d’un rêve et d’une passion ?
« Il y a eu un grand élan de solidarité de la part de mon entraîneur Yann Richard, de la boutique de Bourg Optimum Bikes et du Conseil départemental qui m’ont permis d’acquérir un nouveau vélo. Du coup, j’ai repris la piste et j’ai effectué mes premiers stages en équipe de France junior l’année suivante. Mes premiers Championnats d’Europe n’ont pas donné les résultats escomptés, mais j’ai découvert la compétition de haut niveau. »

“Coup de cœur” de l’Académie de la Bresse

À seize ans, Florian intègre la section sport-étude cyclisme au Lycée Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse. Bizarrement, son niveau stagne et il ne gagne rien de notable. Il faut attendre ses 18 ans pour que l’intense travail physique et mental effectué avec Yann Richard porte ses fruits : il devient Champion du Monde junior en vitesse par équipe et double Champion d’Europe espoir en vitesse par équipe et en keirin. Il reçoit un trophée “Coup de cœur” de l’Académie de la Bresse lors de sa grande soirée des Bressans de l’Année.

Première médaille d’or

Bac S en poche, Florian rejoint le Pôle Olympique à Saint-Quentin-en-Yveline. Il ne le vit pas comme une consécration, mais comme un nouveau et immense défi qu’il va relever à force de travail, quatre à cinq heures par jour, une vingtaine par semaine, un peu sur route et essentiellement sur l’anneau du vélodrome. Et ça paie : surclassé, il intègre l’équipe de France senior, dispute la Coupe du Monde par équipe et ne cache pas sa déception que lui procure une cinquième place. Malgré le Covid, il touche de l’or en 2020 pour la première fois chez les élites. Ça sent bon pour une sélection olympique, mais la pandémie a le dernier mot. Report des Jeux et de ses ambitions. Il les remet à 2021.

Le 3 août à Tokyo !

Entretemps, car il faut penser très tôt à l’après carrière dans un sport où on en gagne rien, Florian intègre l’EDHEC Business School de Nice où il suit les cours à distance. Mais c’est bien sur la piste qu’il va réaliser un véritable exploit : « Personne n’y croyait trop, mais, pour la sélection olympique, j’étais transcendé. Je réalise un chrono de 17’36’’ départ arrêté sur les 250 mètres du tour de piste. J’ai passé mon relai à 75 km/h ! » L’explosivité de Florian met tout le monde d’accord ! Il sera le premier relayeur de l’équipe de France en vitesse par équipe. Ce sera le 3 août 2021 et n’oubliez pas : le décalage horaire avec Tokyo est de +7 heures ! Toute la France sera derrière le jeune et si sympathique Bressan qui a dû se battre comme il l’avait prédit et qui, quoiqu’il arrive, a fini par y arriver. Quel bel exemple !

Charly Cordenod

André Pont, c’était “Dédé”, notre aîné. Celui à qui revenait de surveiller la fratrie de l’Académie d’un œil bienveillant et de divertir les “gamins” d’un coup de clarinette, de saxophone ou avec une paire de gaufriers (20 kg chacun quand même) pour nous offrir en partage ses gaufres bressanes au feu de bois dont il est l’un des derniers à connaître la recette.

Dédé est parti à 82 ans, vaincu par un cancer aussi sournois que soudain. Car il n’avait de cesse de nous rassurer et de nous confier “qu’il nous faudrait encore supporter longtemps le vieux”. Dédé est parti, mais nul doute qu’il reviendra encore longtemps lors de nos réunions, de nos manifestations, de nos conversations, et dans tous les moments où le souvenir est un fidèle compagnon.

Son départ laisse toute l’Académie de la Bresse dans un profond désarroi. Sa seule présence était un totem de valeurs humaines qui constituent aujourd’hui un trésor dont nous pourrons faire la visite aussi souvent qu’on le désire pour toucher du doigt le sens de l’amitié et le simple bonheur d’être ensemble. Dédé, merci pour cela. Car, que serions-nous sans la mémoire des moments heureux ?

Le départ de Dédé est pour nous tous un passage de témoin. Car à l’inverse de la colombe de la paix de Picasso, où si tout le monde reconnaît la patte de l’auteur, plus personne ne semble comprendre le symbole, ses messages à lui, ceux qu’il nous laisse en héritage, sont très clairs :

  • Être fidèle en amitié.
  • Aller de l’avant sans s’apitoyer sur son sort.
  • Donner de sa personne sans rien n’attendre en retour.
  • Profiter de chaque instant avec appétit et élégance.
  • Être disponible pour tous et attentif à chacun.

Dédé nous passe le flambeau et il nous faut continuer en se montrant digne de ce qu’il était, et d’avancer en se concentrant sur l’essentiel, comme il nous a appris à le faire. Et si nous avons des moments de doute ou de faiblesse, nous saurons nous souvenir de sa force et de sa joie de vivre. Mais le fil n’est pas coupé. Car s’il est désormais hors de notre vue, il restera encore plus grand dans nos pensées.

À son épouse Chantal, sa compagne d’une vie, à ses filles Agnès et Isabelle et à toute sa famille, l’Académie de la Bresse adresse ses plus vives et sincères condoléances.

Pour l’Académie de la Bresse

Charly Cordenod

L’Académie de la Bresse lui avait remis un Bressan d’Honneur en 2007 pour son col bleu-blanc-rouge du concours des Meilleurs Ouvriers de France en 2005. En 2007, il remporte également le prestigieux Bocuse d’Or.

À 47 ans, Fabrice Desvignes vient d’être nommé nouveau Chef des cuisines de l’Élysée. Quel beau parcours pour celui qui a débuté à 16 ans, qui a été formé par Georges Blanc et qui a passé son service militaire dans les cuisines de l’état-major au ministère de la Défense.

Il quitte donc les fourneaux de la Présidence du Sénat où il officiait depuis 1999 et va représenter la cuisine française pour le Président Macron et tous les hôtes du Palais de l’Élysée.

Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour Gérard Larcher !

L’enfant de Viriat Chloé Jacquet, 18 ans, vient de franchir un nouveau cap dans sa carrière de rugbywoman de talent.

Les 20 et 21 février, elle a en effet revêtu le maillot frappé du coq pour ses premières sélections en équipe de France de rugby à 7 lors du tournoi de Madrid où la France a terminé 2e, battue en finale par la Russie.

Joueuse très prometteuse de l’équipe féminine du LOU Rugby, l’un des meilleurs clubs de France, Chloé avait déjà été sacrée Championne d’Europe avec l’équipe de France des moins de 18 ans. Son souhait le plus cher : être de l’aventure des prochains JO, à Tokyo cet été, et, bien sûr, à Paris en 2024. Go Chloé, go !

Comme il avait si bien su décrire les profondeurs de l’âme tourmentée de “Georges Best, le cinquième Beatles”, popstar du football, serial noceur et dribleur de génie, Vincent Duluc, plume et voix multimédias (L’Équipe, lequipe.fr, l’Équipe TV, RTL), nous avait, dans un “Printemps 76”, raconté avec tendresse et nostalgie, cette année où les Monts du Forez étaient devenus l’Everest du ballon rond.

Puis ce fut “Kornelia”, pour Kornelia Ender, la quadruple championne olympique de natation des JO de Montréal, encore en 1976. L’histoire d’une époque et d’un système où la belle blonde d’Allemagne de l’Est a tant subi les dérives d’un pays qui manipulait ses athlètes au nom de la victoire socialiste.

Et revoici notre Vincent avec “Carole & Clark”, un roman sur les dix années de passion entre 1930 et 1940 de Carole Lombard et Clark Gable qui coupent l’herbe de la raison avec de larges mouvements de faux : faux-fuyants, faux engagements et faux-semblants.

L’histoire remarquable d’un mythe aussi rapide et brûlant qu’une étoile filante. Les points communs de ces quatre romans ? Servis par une plume remarquable, ils nous laissent croire en des lendemains meilleurs et une envie éternelle. Forcément d’actualité.

En 2020, alors que l’impensable figeait nos vies, Georges Blanc, grand chef triplement étoilé et jamais à court d’idées, cogitait sur un projet un peu fou : celui de retracer une vie entièrement consacrée à la gastronomie de 1872, année où les arrière-grands-parents de Georges s’installèrent comme cafetier-limonadier à Vonnas, à nos jours.

Avec une première étoile en 1929, la Maison Blanc revendique plus de 90 ans dans le livre rouge du Guide Michelin, record mondial. De quoi nourrir d’archives un musée à ciel ouvert entièrement consacré à cette saga qui a érigé la cuisine en art de vivre à la française.

De grands panneaux retrace l’histoire de la glorieuse famille pour les quelques 1 000 visiteurs qui transitent par Vonnas tous les jours. Où comment passer du monde d’avant au monde d’après sans rien perdre de sa créativité.